
Une « balade sonore » en compagnie de Claude Nougaro est proposée jusqu’au 30 septembre dans le centre-ville de Toulouse, à l’occasion des vingt ans de la disparition du chanteur. On y découvre des archives d’interview de l’artiste et on y réécoute ses chansons phares, en lien avec des lieux symboliques de la ville.
« Toulouse c’est vraiment une belle ville, à chaque fois que j’y reviens je ne peux que l’admirer. » Sur cet enregistrement de Claude Nougaro, chanteur originaire de la ville rose, commencent les huit podcasts qui ponctuent la « balade sonore » proposée dans le centre-ville. Des bords de la Garonne, où il a vécu à la fin de sa vie, à sa maison natale boulevard d’Arcole, huit bornes sont installées jusqu’au 30 septembre, à l’occasion d’une « année Nougaro » à Toulouse, vingt ans après sa mort.
Réalisés en partenariat avec France Bleu, les podcasts offrent une nouvelle rencontre avec le chanteur. Il s’y confie sur son rapport à la paternité ou sur son voyage aux États-Unis dans des extraits d’interviews conservées dans les archives de Radio France. « Les chansons on les réécoute, les interviews, moins », note Francis Grass, adjoint au maire responsable de la culture. Or Claude Nougaro était un « personnage », à « l’expression originale ». « C’était un poète en parlant », résume Francis Grass.
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« Rendre vivant le personnage »
De l’intime à l’artistique, les podcasts finissent sur une chanson de Nougaro, en lien avec un des huit lieux symboliques de la balade. C’est une traversée de la vie artistique et personnelle du chanteur que les badauds peuvent faire. Sont évoqués ses premiers souvenirs à Toulouse, son enfance triste entre ses grands-parents dans le quartier des Minimes. Ces souvenirs avaient failli lui faire écrire une chanson « cruelle » sur la ville, ce dont il a été dissuadé par sa compagne d’alors, à qui l’on doit donc la « O Toulouse » connue de tous. On perçoit également les idées bien affirmées de l’artiste, qui critique acerbement l’esprit ambiant de « dérision » de son époque.
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Pour Francis Grass, l’enjeu n’était pas seulement de rendre hommage au chanteur mais de « rendre vivant l’œuvre et le personnage ». Inscrire « l’année Nougaro » dans l’espace public est un moyen d’interpeller les passants et de les accompagner dans leurs déambulations. « On retrouve notre chanteur », se réjouit Martine, fan de Nougaro en visite à Toulouse. « C’est une super idée ! », approuve-t-elle. La touriste s’assoit sur un banc, contre le Capitole, pour écouter l’épisode sur Claude Nougaro et la paternité aux côtés de son compagnon, avant qu’ils ne réenfourchent leurs vélos et continuent leur balade.
« On oublie très vite »
« Le parcours est conçu autant à destination des touristes que des Toulousains », explique Francis Grass. Cette proposition peut parler à tout le monde, car « Nougaro est un artiste qui compte ». En même temps, comme le note l’adjoint au maire, ceux qui sont nés après la mort du chanteur ne le connaissent pas forcément, d’où la nécessité de faire mémoire. « On oublie très vite », insiste-t-il, « et si l’on ne transmet pas on ne peut pas connaître ». Au rythme du « Jazz et de la java » ou de « Nougayork », la balade sonore fera donc redécouvrir Toulouse et son chanteur fétiche aux fans de longue date comme aux jeunes Toulousains de vingt ans.
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