La metteuse en scène et le compositeur s’emparent du texte de Raymond Queneau et le transposent en comédie musicale. Créée à la Maison de la culture d’Amiens, la pièce est jouée en avant-première jusqu’au 15 mars 2024 avant de partir en tournée dans plusieurs villes de France.
Publié le 12/03/2024 18:48
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C’est une œuvre emblématique de la littérature française, Zazie dans le métro de Raymond Queneau fait aujourd’hui l’objet d’une adaptation originale. Entre les mains de Zabou Breitman et du compositeur Reinhardt Wagner, la jeune héroïne prend vie dans une comédie musicale et invite le public dans le Paris populaire et burlesque des années 1960.
La Maison de la culture d’Amiens, qui a produit la pièce, propose les premières représentations de cette nouvelle création de Zabou Breitman jusqu’au 15 mars 2024. Elle partira ensuite pour 30 dates en tournée à travers la France, la Belgique et la Suisse.
Après le conte musical Poil de Carotte d’après Jules Renard, Zabou Breitman retrouve les joies de la comédie musicale. La mise en scène de Zazie dans le métro puise dans la littérature et la pensée de Raymond Queneau en l’adaptant en musique. Sur scène, sept chanteurs-comédiens et six musiciens jouent en direct la partition et suivent les aventures des personnages. « C’est très compliqué de ne prendre que les dialogues de Raymond Queneau parce qu’il y a aussi toutes les descriptions des lieux et des personnages, et c’est grâce aux chansons que l’on a pu faire exister cette pensée », explique Zabou Breitman.
Pour cette nouvelle création, Zabou Breitman retrouve Reinhardt Wagner, un compositeur français connu dans le monde entier, déjà nommé aux César et aux Oscars. Les interprètes se lancent à cœur joie dans des échappées dansées et chantées sous la forme d’une comédie musicale baignée de références : le cabaret, Kurt Weill, le jazz, la java et bien sûr des chansons réalistes.
Le roman de Raymond Queneau publié en 1959 raconte l’histoire d’une gamine intrépide et très bavarde qui débarque chez son oncle à Paris. Elle rêve d’emprunter le célèbre métro, mais son plan est contrarié par une grève des conducteurs. Dotée d’un caractère bien trempé et d’un langage cru, Zazie incarne à elle toute seule cette fable philosophique pleine de fantaisie. Une galerie de personnages truculents et attachants vont l’accompagner dans son voyage initiatique. Il y a bien sûr tonton Gabriel, « hormossessuel » et transformiste à Pigalle, mais aussi sa douce femme Marceline qui deviendra Marcel, et Turandot accompagné de son perroquet.
Derrière les dialogues percutants et les situations comiques, le texte de Queneau cache aussi une critique acerbe de la société de l’époque, bercée par des valeurs moralisatrices et bourgeoises. Ainsi, au cours de l’histoire, on découvre les tourments de l’adolescente. Autant de violences qui résonnent encore de nos jours. Derrière les mots d’argot, l’humour et la poésie, il y a l’immense liberté d’une petite fille qui dit tout, et surtout ce qui ne se dit pas.
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« Zazie dans le métro » à la Maison de la Culture d’Amiens du 12 au 15 mars 2024. Puis en tournée à la MC93 du 20 au 23 mars, à Bayonne les 2 et 3 mai, à La Rochelle les 14 et 15 mai, au TNP Villeurbanne du 22 au 25 mai.
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