Jazz Trotter : Simón Willson – Good Company

J’ai toujours considéré les musiciens comme des commissaires d’exposition, une longue lignée d’interprètes et de compositeurs qui choisissent soigneusement ce qu’ils peuvent emprunter à qui et comment le réimaginer. Dans ma quête, j’ai également remarqué des tendances naturelles et des inclinations esthétiques que je n’ai peut-être pas choisies, mais qui m’ont plutôt choisi. Cette dichotomie façonne l’éclectisme de l’album, car il y a diverses influences et intentions qui façonnent ce que je suis en tant que musicien. Je choisis, mais je suis aussi choisi.

Dans ma musique, vous trouverez une relation réciproque entre le classique et le nouveau, une relation dans laquelle le nouveau se définit par rapport à ce qui est déjà établi, tandis que l’établi se reconfigure en réponse au nouveau. Où s’arrêtent mes influences et où je commence ? À quel point les oppositions sont-elles proches ou éloignées ? Dans un groupe, où finissent mes coéquipiers et où je commence ?

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Je vis pour ces barrières floues et rugueuses qui sont impossibles à définir. La relation entre le nouveau et l’ancien, le relâchement et le resserrement, l’intuition et l’intellect, le maximalisme et le minimalisme, la liberté et la structure, la composition et l’improvisation, la crudité et le raffinement, l’ordre et le chaos dansent ensemble dans cet album. Parfois, j’ai envie d’allumer une lumière et d’entrer dans le vide sans nécessairement avoir une stratégie de sortie, tandis que d’autres fois, j’ai envie d’avoir un plan et de le voir s’épanouir du début à la fin.

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Au cours des dix dernières années, j’ai joué en tant que sideman dans de nombreux projets, donnant vie aux compositions d’autres personnes. Même si mon travail dans ces groupes et mes disques sont de véritables représentations de moi-même, la question de savoir quoi dire musicalement en tant que leader et de laisser percevoir une grande partie de ma personnalité était essentielle dans ce projet. Ce disque n’a pas pour but de dire « je peux assurer dans n’importe quel gig« , mais « c’est ma voix et ce sont mes musiciens« .

Chaque composition est une expérience dans la création de son propre monde à travers la réimagination personnelle et la juxtaposition de différents éléments des idiomes musicaux et artistiques que j’aime. Dans mon esprit, ce disque parle de Bach, Monk et Buñuel traînant sur une plage au Brésil, Thom Yorke et Ornette buvant du pisco dans un bar de Santiago, Mingus et Roberto Bolaño partageant des cigares à La Havane, et Oscar Pettiford, Wilbur Ware, Thomas Morgan et moi-même discutant à New York.

Isaac Wilson, Jonas Esser et moi avons donné un concert en juin 2022, au cours duquel ils m’ont montré que nous pouvions authentiquement combiner nos personnalités et nos diverses histoires pour créer un monde plus grand que nous-mêmes. Non seulement ils m’ont aidé à exprimer ma propre personnalité dans la musique, mais ils l’ont intensifiée sans que l’on se perde. Cela faisait un moment que je pensais à enregistrer, mais l’idée s’est cristallisée après ce concert. Ils sont ma famille musicale, la “Good Company” dont je rêvais.

Je savais aussi qu’il manquait un élément, et c’est pourquoi j’ai demandé au saxophoniste Jacob Shulman de participer au projet. J’ai toujours aimé sa créativité, sa sensibilité, son intégrité et sa capacité à remettre tout et tout le monde en question. Je savais que j’avais besoin de lui pour décomposer les choses et remettre en question des croyances profondément ancrées qui me freinaient.

La musique a la rare qualité de fusionner des temps et des époques différents. Cet album est un hommage au passé, aux maîtres que je vénère et que je chéris et qui m’ont tenu en bonne compagnie au fil des ans. C’est aussi le portrait d’un certain présent, un instantané de plusieurs petites décisions prises en quelques secondes par un organisme vivant qu’est le quartet. Enfin, c’est une projection d’un futur inconnu, la création d’un monde qui n’a pas encore été habité. J’espère que nous serons de bonne compagnie pour vous.
Simón Willson Extrait des notes de pochette
(traduction E. Lacaze / A. Dutilh)

Open jazz

59 min

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