Jazz Bonus : Noah Haidu – Standards II

Le pianiste Noah Haidu écoute avec une certaine ironie ses récents albums: « J’adore composer, mais l’improvisation a toujours été ma plus grande passion. Lorsque j’ai commencé à faire de la musique en 2011, je me suis appuyé sur mon écriture pour créer un univers artistique unique, mais j’ai bouclé la boucle et j’ai réalisé que trouver ma propre voix sur un standard simple et sans fioritures était une entreprise rare et nécessaire. » C’est la tâche à laquelle Noah Haidu s’est consacré sur son album “Standards”, sorti en 2023, et sur “ Standards II”.

Les premiers enregistrements du quintet de Noah Haidu – “Slipstream” (Posi-Tone) et “Infinite Distances” (Cellar Live) – ont amené le magazine DownBeat à le qualifier de « compositeur innovant« , tandis que l’écrivain Giovanni Russonello l’a décrit comme « un interprète et un compositeur doté d’une vision et d’un focus très personnels« . Dans le magazine Jazzwise, Tony Hall a dit de Haidu qu’il était « incontestablement l’un des pianistes les plus assurés et les plus impressionnants de tous les nouveaux pianistes ».

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“Standards II” confirme cette première promesse tout en mettant en valeur : le jeu de Noah Haidu et son interaction avec Buster Williams et Billy Hart. Ces interprétations illuminent le répertoire classique avec fraîcheur, virtuosité et une spontanéité irrésistibles, commandant toute l’attention de l’auditeur.

L’album est également le dernier d’une collaboration de cinq décennies entre le légendaire bassiste Buster Williams et le brillant batteur Billy Hart. Leur partenariat rythmique a débuté lors d’un concert à Chicago avec la chanteuse Betty Carter, et s’est poursuivi peu après dans des groupes dirigés par les pianistes Herbie Hancock et McCoy Tyner – qui ont tous deux influencé Haidu autant que Keith Jarrett et Kenny Kirkland.

“Standards II” s’ouvre sur une interprétation exploratoire et pleine de liberté de Somewhere Over the Rainbow de Harold Arlen. Bien que ce morceau ait été repris par de nombreuses personnes, notamment Keith Jarrett, le trio explore de nouveaux territoires, depuis les paysages sonores d’ouverture de Billy Hart et l’interaction unique entre Noah Haidu et Buster Williams jusqu’au passage de témoin mélodique entre Haidu, Williams et Hart.

Le deuxième morceau, Someone to Watch Over Me, une composition de George et Ira Gershwin datant de 1926, montre à quel point ce trio peut aller loin dans diverses directions. Ici, le trio montre une facette complètement différente de son approche de la ballade, en taquinant soigneusement les possibilités harmoniques et mélodiques de la chanson pour créer une performance émouvante qui met en valeur le lyrisme et l’utilisation de l’espace de Haidu, encadrés par le pinceau délicat de Hart et le contrepoint agile de Williams. Le groupe crée de l’émotion et de l’énergie au ralenti tout en restant dans le cadre du standard.

Up Jumped Spring de Freddie Hubbard suit, le groupe explorant les possibilités de l’introduction au point qu’elle semble être une piste séparée, avec des accords de piano d’ouverture enveloppant le travail de la basse et de la batterie menant à une déclaration collective en rubato ; finalement, un tempo régulier de 3-4 est introduit et Hart soliste avec un accompagnement sincère de Williams et Haidu, qui suivent tous deux avec des solos swinguants et la mélodie finale.

Obsesión de Pedro Flores, un standard du monde afro-latin, est parfaitement transposé dans l’idiome du trio de jazz avec les accords en bloc, les courses et les motifs rythmiques de Haidu.

Days of Wine and Roses est interprété de façon exquise avec un solo magistral de Williams, tandis que le toucher swinguant et les sensibilités harmoniques de Haidu brillent dans After You’ve Gone. Le solo sans accompagnement de Hart démontre amplement pourquoi il reste l’un des batteurs les plus demandés au monde.

L’ensemble se termine par I’ve Got it Bad (And That Ain’t Good) d’Ellington. Ici, Noah Haidu joue la mélodie avec éloquence avant que l’improvisation de Williams et le jeu de balais de Hart ne prennent le devant de la scène.

Il ne faut surtout pas confondre « Standards II » avec le rendez-vous d’un pianiste avec des sidemen mercenaires. Il met en valeur un ensemble en pleine évolution – aguerri par le temps passé sur la route et en studio – à son apogée, qui parvient à définir l’essence de ce que devrait être un trio de jazz et à étendre son vocabulaire sur certains des standards les plus vénérés de la musique.
(extrait du communiqué de presse)

Open jazz

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