À Vienne, l’ombre de Claude Nougaro plane très haut

NOUS Y ÉTIONS – La deuxième représentation du show New’Garo a séduit le public exigeant de Jazz à Vienne, sur fond de liesse populaire dimanche soir.

Babx est le seul artiste présent à l’affiche de la célébration donnée dans le cadre du théâtre antique de Vienne à avoir fait allusion à l’actualité politique de ce dimanche 7 juillet. «À 20 heures moins une, nous n’étions pas sûrs d’avoir envie de jouer. À 20 heures et une minute, nous étions déterminés à le faire», a-t-il déclaré, traduisant le soulagement du monde de la culture à voir le RN en échec au deuxième tour de ces législatives. Lesquelles s’étaient invités discrètement dans le cadre de cet hommage, imaginé par Marc Maret, éditeur des chansons de l’artiste, Guillaume Anger, directeur artistique de Jazz à Vienne, et Hélène Nougaro, veuve du chanteur. Un spectacle intitulé New’Garo, qui avait été lancé en mai dernier dans le cadre du festival Jazz sous les pommiers, à Coutances. Une représentation qui avait laissé beaucoup de personnes sur leur faim. Après de nouvelles répétitions et un changement de line-up, New Garo a été lancé pour de bon le dimanche 7 juillet. Et ce fut un triomphe mérité.

Il ne faut pas manquer de saluer la finesse des arrangements de Fred Pallem. Le leader du Sacre du Tympan avait assemblé une formation ad hoc, entre cuivres, cordes et rythmique, fournissant un écrin idéal aux nombreux chanteurs venus honorer la parole de celui qui se définissait comme un «mosicien» pour son art de faire sonner la langue française. Tous les interprètes disent à quel point il est difficile de s’approprier les chansons de Claude Nougaro, chanteur majuscule, au timbre énorme et à la gourmandise jamais prise en défaut. Inutile d’essayer de l’imiter. C’est ainsi le comédien Jacques Gamblin qui ouvre la soirée, avec une lecture de La danse tout en finesse. Une belle introduction, prélude à une soirée qui ménagera de nombreuses surprises, alternant habilement entre incontournables du répertoire (le jazz et la java, le cinéma, quatre boules de cuir, Cécile ma fille, Toulouse, Armstrong) et pièces plus rares.

En guise de maître de cérémonie, Marc Maret, homme de radio, présente chacun des invités avec beaucoup d’élégance, évitant au public la gêne de ne pas reconnaître les protagonistes. Les duos et trios sont particulièrement efficaces, notamment celui constitué par Sansévérino, Marion Rampal et Jowee Omicil, dont les trois timbres distincts habillent Le jazz et la java de couleurs inédites. On apprécie également la douceur et la sensualité déployées par cette même Marion Rampal et Babx sur Dansez sur moi.

Malgré une extinction de voix, le formidable showman Thomas de Pourquery s’est acquitté avec la grâce qui est la sienne de pièces aussi délicates que L’île Hélène et La pluie fait des claquettes, en trio avec Babx et André Minvielle, interprète le plus légitime de Nougaro pour avoir été un proche de ce dernier. On se demande un peu ce que fait Souad Massi dans ce programme : les yeux rivés sur le prompteur, elle a donné une version peu convaincante des Pas, expédiée sans émotion. Il y en eut énormément en revanche de la part de Ray Lema pianiste et guitariste qui a composé la chanson C’est une Garonne pour laquelle Nougaro écrivit un texte. La relecture personnelle qu’en a donnée le doyen de la soirée (78 ans) constitua le sommet du programme. Il n’y avait qu’André Minvielle pour lui succéder avec Le Chat puis Cueilleur de cailloux, une rareté du répertoire Nougaro, admirablement servi avec un Sanséverino très en verve. Celui-ci expliquait, quelques heures avant le spectacle, que s’il avait fréquenté le répertoire de Nougaro trop tôt dans sa vie, il n’aurait jamais eu l’audace d’écrire des chansons.

Mais la véritable révélation de la soirée se nomme Siân Pottok. Cette Américaine aux racines indiennes, congolaises, belges et slovaques est dotée d’une voix et d’un charisme sidérants. Virtuose du kamele ngoni, instrument à cordes maliens cousin de la kora, cette belle jeune femme a donné de la souplesse à Nougayork, chanson qui en manque tant. En duo avec Ray Lema, elle a aussi repris Bidonville, hymne à la fraternité entre les peuples au retentissement particulier en cette soirée électorale. On aurait aimé un peu plus de tonus dans le mollasson Tu verras de Gabi Hartmann, mais Jowee Omicil, qui incarne divinement l’amour sorcier, et André Minvielle, portant haut la flamme de la sublime Toulouse, se sont hissés à des hauteurs stratosphériques avant la reprise collégiale de Armstrong, là aussi très à propos.

[embedded content]

Cet article, qui traite du thème « Festival Jazz et musique en mode guinguette », vous est délibérément offert par festivox.fr. La raison d’être de festivox.fr est de parler de Festival Jazz et musique en mode guinguette dans la transparence la plus générale en vous procurant la visibilité de tout ce qui est publié sur ce sujet sur le web La chronique a été générée de la manière la plus honnête que possible. S’il advenait que vous projetez d’apporter quelques notes concernant le domaine de « Festival Jazz et musique en mode guinguette » vous avez la possibilité de d’échanger avec notre rédaction. Dans peu de temps, on mettra en ligne d’autres informations pertinentes autour du sujet « Festival Jazz et musique en mode guinguette ». Ainsi, consultez régulièrement notre site.