Robert Pettinelli, légende du jazz à Marseille, est mort

Saxophoniste, Robert Pettinelli est l’un des pionniers du bebop en France et en Europe. Il a joué avec les plus grands noms du jazz, à l’époque où Marseille était un haut lieu de la scène jazz. Il est mort le dimanche 27 août, à l’âge de 97 ans.

C’est l’un des premiers musiciens français à avoir joué du bebop en France. Robert Pettinelli était saxophoniste, et sa découverte de Charlie Parker, peu de temps après la guerre, a changé sa vie.

Reconnus par ses pairs, il a remporté en 1949 la coupe Jazz Hot du meilleur orchestre, avec son quintette bebop, dans lequel il tenait le saxophone alto. Il a obtenu lui-même le prix Selmer du meilleur soliste.

A l’époque, Marseille, port de passage pour le monde entier, est l’un des hauts lieux de la scène jazz en France et en Europe. « J’ai vu Louis Armstrong à Marseille, j’ai vu le big band d’Ellington, Parker, le big band de Dizzy Gillepsie en 1948, qui joue une musique fantastique, sous les huées des gens, qui sifflaient comme des fous. Et les musiciens croyaient qu’on leur faisait un triomphe, parce qu’aux Etats-Unis, c’est la façon d’applaudir », se rappelait Pettinelli dans une interview récente donnée sur TV5 Monde.

Les années 1980 marquent l’âge d’or du jazz dans la cité phocéenne, avec l’ouverture du club le Pelle-mêle. Pettinelli en est l’un des piliers.

Sa fille, Michèle, se rappelle cette anecdote si souvent contée par son père : « Il a joué avec tous les musiciens qui ont joué dans la bande son d’Ascenseur pour l’échafaud, sauf Miles Davis, qu’il n’a jamais rencontré ». Barney Wilen, René Urtreger, Pierre Michelot ou Kenny Clarke, font donc partie des musiciens avec qui Robert Pettinelli a partagé la scène. Mais il y en a bien d’autres, comme Martial Solal, Henri Renaud, Jean-Louis Chautemps, ou encore Don Byans, Ben Webster ou Barney Willen, avec qui il a boeuffé.

« Un jour, j’ai vendu ses becs de saxophone sur Leboncoin, j’avais précisé qu’ils avaient appartenu à mon père, se rappelle Michèle Pettinelli. Ils se sont tous vendus dans la journée. Les acheteurs me disaient ‘quand je vais le dire à mes copains, ils voudront me le voler !’ Ça m’a touchée. »

A 97 ans, Robert Pettinelli était l’un des derniers témoins de ce siècle d’histoire du jazz à Marseille.

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