Adolescent, il a « prié nuit et jour pour ne pas entrer apprenti à l’usine ou dans une charcuterie ». Le bon Dieu l’a entendu. Il est devenu l’un des meilleurs jazzmen français de sa génération. Le guitariste Christian Escoudé, né le 23 septembre 1947 à Angoulême (Charente), a accompagné les plus grands : Eddy Louiss et Aldo Romano, Bernard Lubat et Martial Solal, Didier Lockwood et John Lewis. Il a joué sur toutes les scènes du monde, aux États-Unis, au Japon, au Brésil…
Prix d’honneur aux 20es Victoires du Jazzen 2022, Christian Escoudé a désormais 75 ans et presque autant de disques au compteur. Il goûte à la douceur d’une retraite à la campagne, chez lui, en Charente, où il s’est retiré en 2015. Il vit près de Saint-Amant…
Adolescent, il a « prié nuit et jour pour ne pas entrer apprenti à l’usine ou dans une charcuterie ». Le bon Dieu l’a entendu. Il est devenu l’un des meilleurs jazzmen français de sa génération. Le guitariste Christian Escoudé, né le 23 septembre 1947 à Angoulême (Charente), a accompagné les plus grands : Eddy Louiss et Aldo Romano, Bernard Lubat et Martial Solal, Didier Lockwood et John Lewis. Il a joué sur toutes les scènes du monde, aux États-Unis, au Japon, au Brésil…
Prix d’honneur aux 20es Victoires du Jazz en 2022, Christian Escoudé a désormais 75 ans et presque autant de disques au compteur. Il goûte à la douceur d’une retraite à la campagne, chez lui, en Charente, où il s’est retiré en 2015. Il vit près de Saint-Amant-de-Boixe, à 20 kilomètres au nord d’Angoulême, avec Giselle, son épouse, et Éric, leur fils aîné. Le matin, il achète le journal à Montignac-Charente, soigne ses chevaux et jette un œil au potager. On l’imagine rangé, loin des studios et des clubs enfumés. Erreur ! La Gibson ES-175 reste à portée de main, bien en évidence au salon de musique. « Je ne peux pas rester plus de deux ou trois jours sans jouer. Ça me manque terriblement. La musique sans exercice régulier, ça ne pardonne pas », dit-il.
Swing
Caisse en érable et tulipier, table galbée percée de deux ouïes en forme de « f » : la guitare électroacoustique est magnifique ; le jeu de l’artiste toujours virtuose et sensible. Les amateurs le vérifieront le vendredi 30 juin au 14e Festival Respire Jazz, à Montmoreau, au sud d’Angoulême. Christian Escoudé y tiendra la vedette du quintette Unit 5 (guitare, flûte, sax ténor, clavier et percussion), dans un programme mêlant « compositions originales et reprises ». Le guitariste promet un pot-pourri de chansons populaires entendues dans « Le Bal », le célèbre film d’Ettore Scola. Ou comment faire swinguer valse et java, dans un tourbillon de souvenirs couleur sépia.
Il a toujours mêlé ses inflexions gitanes à l’énergie débordante du be-bop et l’électricité du jazz moderne
Retour à la fin des années 1950. Christian a une dizaine d’années et n’aime guère l’école. Il préfère les parties de foot avec les copains du Champ-de-Manœuvre, la cité-champignon de Soyaux ; les westerns avec son grand-père au cinéma ; mais surtout les disques et les guitares de son père, gitan, fou de musique, fan inconditionnel de Django Reinhardt. Jean (c’est son prénom) gratouille çà et là dans les bals musette de la région. Le jeune Christian l’accompagne, dans toutes les acceptions du terme. Le voilà lui aussi musicien. Assurément doué. Sans avoir appris le solfège. En 1968, il est recruté par le Grand Orchestre d’Aimé Barelli à Monaco. Il s’ennuie mais apprend à lire les partitions. « Comme ça, sur le tas, dans le catalogue », rigole-t-il aujourd’hui…
En 1970, il tente sa chance à Paris, où il rejoint les musiciens de Jean Ferrat, Nicole Croisille et Michel Fugain. Les variétés garnissent le porte-monnaie mais le lassent vite. L’appel du jazz sera plus fort. L’organiste et pianiste Eddy Louiss le remarque et l’engage. Début d’une fulgurante carrière auréolée par le prestigieux prix Django-Reinhardt de l’Académie du jazz dès 1976.
Des inédits de Django Reinardht
Manouche, le style Escoudé ? Oui et non. Le guitariste revendique la prestigieuse filiation mais a toujours mêlé ses inflexions gitanes à l’énergie débordante du be-bop et l’électricité du jazz moderne. « Mes grands modèles ? Wes Montgomery, John Coltrane et Miles Davis », répond-il tout de go. « Christian Escoudé est partout, sur tous les coups, s’attaquant à pleines dents au jazz sous toutes ses formes, qu’il soit intimiste ou libertaire, funkisant ou boppisant, expérimental ou in the tradition, savant ou populaire », peut-on lire dans une notice biographique en ligne de la Philharmonie de Paris.
De retour en Charente au mitan des années 2010, après avoir salué Bill Evans et enregistré avec John Lewis, le guitariste aurait pu ranger la Gibson. Il multiplie les projets. En 2019, il déniche des « inédits » de Django Reinhardt : des bribes de partition qu’il complète en guise d’hommage. Le CD de neuf titres, chez Cristal Records (1), témoigne d’un grand sens mélodique, où la tendresse colle aux doigts et les arpèges glissent en demi-tons. « Ça, c’est de la cuisine, de la technique. Ce qui compte, c’est la sincérité de la démarche et l’intensité du phrasé. Le mien est marqué par le swing. »
Un projet avec Sanseverino
Tout récemment, Christian Escoudé a composé une messe, qu’il a donnée à la cathédrale d’Angoulême, avec l’organiste Frédéric Ledroit. L’œuvre fut ponctuée d’un extrait du « Carnaval des animaux », de Saint-Saëns, et du Prélude en do majeur BWV 846 de Jean-Sébastien Bach. Enfin, le guitariste vient d’enregistrer une vidéo avec Sanseverino : « Ce clip de quelques minutes est un teaser. Il s’adresse aux professionnels qui aimeraient monter notre idée de spectacle dont je serai le musicien et Stéphane Sanseverino le conteur. L’idée, c’est de raconter l’histoire du Quintette du Hot Club de France, formé en 1934 par Django Reinhardt et Stéphane Grappelli. »
Django Reinhardt, toujours lui. Ombre tutélaire d’un parcours étincelant. Jean, le paternel, serait fier, assurément.
Le jazzman Christian Escoudé en dix dates
23 septembre 1947. Naissance à Angoulême (Charente).
1962. Quitte l’école et embrasse la carrière de musicien dans les bals de la région puis à Paris.
1976. L’Académie du Jazz lui décerne le prix Django-Reinhardt.
1980. Part en tournée aux Etats-Unis, au Brésil et au Japon avec John McLaughlin.
1983. Collabore avec Didier Lockwood et Philip Catherine.
1985. Fonde le Trio gitan avec Boulou Ferré et Babik Reinhardt.
2007. Crée le Gypsie Planet avec Florin Niculescu, Marcel Azzola, Pierre Boussaguet, Jean-Baptiste Laya et David Reinhardt.
2008. Reçoit le Trophée international Django d’Or de la Guitare.
2015. Retraite (active) en Charente.
2022. Reçoit un prix d’honneur aux 20es Victoires du Jazz.
En concert à Respire Jazz
Le vendredi 30 juin 2023 à 20 h 30 au festival Respire Jazz à Montmoreau, dans l’ancienne abbaye de Puypéroux. Christian Escoudé jouera avec Sophie Alour (saxophone), Ludivine Issambourg (flûte), Antoine Hervier (orgue) et Simon Goubert (batterie). Entrée, 30 €. Renseignements et réservations au 06 63 04 18 91.
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