Francofolies de La Rochelle 2024 : « On n’accompagne pas Nougaro, on joue avec lui », un concert hommage au chanteur toulousain

Une voix, un accent, un rythme. Des mots en guise de percussions sur un air de jazz ou de bossa-nova, crooner boxeur et rappeur avant l’heure. Petit taureau fougueux sur scène, capable d’envolées lyriques bouleversantes comme son papa au Capitole, le temps d’un hymne rouge et noir pour une Ville rose (« Toulouse »). Le poète Nougaro était avant tout un musicien.

Une voix, un accent, un rythme. Des mots en guise de percussions sur un air de jazz ou de bossa-nova, crooner boxeur et rappeur avant l’heure. Petit taureau fougueux sur scène, capable d’envolées lyriques bouleversantes comme son papa au Capitole, le temps d’un hymne rouge et noir pour une Ville rose (« Toulouse »). Le poète Nougaro était avant tout un musicien.

« Un ‘mot-sicien’, comme disait Claude. Un rythmicien du verbe. À tel point que ses musiciens disaient : on n’accompagne pas Nougaro, on joue avec lui », témoigne Yvan Cujious, compositeur, auteur, chanteur, producteur, marqué à vie par sa rencontre avec « l’homme aux semelles de swing », entré au Panthéon de la chanson française le 4 mars 2004.

C’est moins un hommage à un disparu qu’un « cadeau » qu’offrira l’artiste toulousain – lui aussi – à son inspirateur, dont il fera profiter le public des Francos vendredi 12 juillet (21 heures), à la salle Bleue de la Coursive.

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Il sera accompagné par le Marseillais et guitariste jazzman virtuose Louis Winsberg, ancien musicien de Nougaro, pour le concert « 1 voix 6 cordes », qui est aussi le titre d’un album sorti en avril dernier. Quinze – un clin d’œil peut-être au Stade Toulousain champion de France et d’Europe, qui invoque Nougaro à chaque essai – chansons, des classiques (« Le cinéma », « Cécile ma fille », « Le jazz et la java », « La pluie fait des claquettes », « Une petite fille », « Armstrong »), des moins connues (« Les Don Juan », « Rimes ») et un texte inédit, mis en musique par Louis Winsberg.

Le guitariste basque Jean-Marie Ecay a apporté son concours sur « A bout de souffle ». Thomas Dutronc, Bigflo & Oli et Francis Cabrel – Yvan Cujious apparaît dans son dernier clip « Un morceau de Sicre » – figurent parmi les invités.

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« Boucler la boucle »

En écoutant ces chansons sous les doigts de Louis Winsberg, Yvan Cujious a eu cette « idée éclatante » de nous les faire redécouvrir dans un style sobre, voix et guitare, mais riche d’émotions. « Je voulais faire quelque chose dont Claude soit fier, confie-t-il. C’est très personnel et c’est, pour moi, une façon de boucler la boucle. »

« Claude disait : je ne joue pas du piano, je joue du pianiste »

En 2004, quelque temps après que la voix de l’auteur de « Île de Ré » se fut éteinte, Yvan et Louis se sont rencontrés lors d’un concert hommage à Toulouse. Puis le guitariste a fait un bout de chemin avec Maurane. Leurs retrouvailles, des années après, ont donné naissance à ce projet, devenu réalité trente ans après « 1 voix 10 doigts », l’album de Claude Nougaro avec le pianiste Maurice Vander.

« Claude disait : je ne joue pas du piano, je joue du pianiste », sourit Yvan Cujious, ancien professeur de physique chimie, poussé par Nougaro à écrire, et pas seulement des leçons en alexandrins !

Des anecdotes, des histoires touchantes et drôles, le spectacle de la salle Bleue – une couleur chérie par le premier chanteur français enregistré par le mythique label Blue Note – n’en manquera pas. Encore moins dans la seconde partie du concert, où Claude Sicre, l’un des Fabulous troubadours – le « Morceau de Sicre » de Cabrel –, se joindra au duo, pour clore une soirée de « Chansongs » entre amis.