Cette année encore, le programme est dense : vingt-sept concerts, en huit jours. Et pas un seul jour de relâche, entre les samedis 11 et 18 novembre, même si le dimanche 12 sera plus light, avec un seul spectacle, à 17 h au théâtre (Louise Jallu), contre trois ou quatre aux autres dates.
Fidèle à une formule solidement ancrée, même si elle a pu subir quelques évolutions au fil du temps, le D’Jazz Nevers Festival, qui lancera sa 37e édition dans deux jours, combine têtes d’affiche françaises et internationales, en soirée, et concerts de journée aux propositions très diverses. L’ADN de ce festival réside aussi là, dans sa capacité à proposer de la musique, jour et nuit, à surprendre dans des plus petites formes ou des jauges plus réduites, lors des concerts de la mi-journée et de la fin d’après-midi.
Pas de concerts au rabais
Les spectateurs pourront donc écouter le guitariste américain Bill Frisell, en ouverture samedi 11 novembre, le quartet du saxophoniste américain James Brandon Lewis, lundi 13, le trompettiste israélien Avishai Cohen, jeudi 16, la formation franco-sénégalaise d’African Jazz Roots, vendredi 17, ou encore la violoncelliste et chanteuse cubaine Ana Carla Maza, pour baisser le rideau, samedi 18. Voici pour les noms les plus prestigieux, en soirée.
Mais ils pourront aussi apprécier la formation du jeune et talentueux batteur Arnaud Dolmen, distingué par une victoire du jazz en 2022 dans la catégorie “Révélation”, dès samedi 11 à 18 h 30 au théâtre. Plonger dans l’univers sonore inventif de Mad Maple, lundi 13, à 12 h 15 au théâtre. Découvrir Noce, une création conçue tout spécialement pour le festival, avec sur scène, entre autres, le Nivernais Benjamin Flament, jeudi 16, à 18 h 30, au théâtre toujours. Ou s’étonner en regardant Essor et chute (de notre civilisation), un spectacle conçu comme la bande originale d’un film imaginaire évoquant les mutations traversées par l’humanité depuis le début de l’exode rural, vendredi 17, à 12 h 15, au Café Charbon.
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Une précision s’impose : les concerts de journée ne sont pas là pour meubler ou permettre aux festivaliers de patienter avant les affiches du soir. « Absolument pas », indique, formel, Roger Fontanel, directeur du festival. « Je n’établis pas de hiérarchie en fonction de l’horaire de programmation. Les artistes le savent. Jouer à midi et quart dans la petite salle de la Maison ne signifie pas pour autant qu’ils sont sur une scène secondaire. Ces concerts font partie intégrante de la programmation du festival et participent à une proposition globale que nous voulons diverse et de qualité. »
Un solo dans la grande salle, c’est possible
Des musiciens qui ont joué par le passé sur la grande scène de la Maison, devant des travées bien garnies, peuvent d’ailleurs se retrouver quelques éditions plus tard dans une salle plus intimiste, et apprécier tout autant le moment.
« Parmi les spectacles prévus cette année à 12 h 15 ou 18 h 30, il y en a que j’aurais très bien pu programmer en soirée », reprend Roger Fontanel. Mais tout le monde ne peut pas jouer le soir et nous ne voulons pas devenir un festival où les gens n’arriveraient qu’à 20 h 30 pour voir des concerts et repartiraient ensuite. Il faut que la ville vibre pour le jazz et les musiques improvisées en journée également. »
Comme l’an dernier, le Café Charbon accueillera des concerts d’après-midi.
Certaines formes de spectacle, des solos ou duos par exemple, sont sans doute plus adaptées dans des salles plus petites. Encore que. « Ce type de configuration peut très bien marcher aussi dans la grande salle de la Maison », rappelle le directeur du festival. Le pianiste français Paul Lay sera ainsi seul sur scène en première partie de soirée, jeudi 16 novembre. « C’est surtout la taille des jauges qui peut avoir une incidence. Je n’hésite pas à programmer des découvertes, des choses parfois plus exigeantes, très intéressantes mais dont on sait qu’elles ne rempliront pas la grande salle. »
En outre, les « petites » salles du festival, le Café Charbon (450 places), le théâtre municipal (250 à 300 places) et la salle Lauberty de la Maison (une centaine de places) sont toutes des vrais lieux dédiés au spectacle vivant et à la musique, qui offrent des conditions de confort et d’acoustique de très bonne qualité. L’auditorium Jean-Jaurès et le Pac des Ouches, que le festival a connu jadis, avaient leur charme mais le confort y était plus précaire.
« La baisse du pouvoir d’achat, ce n’est pas une vue de l’esprit »
Le public des concerts de journée est parfois différent de celui des soirées. Il y a par exemple les gens qui travaillent à Nevers, qui, pour diverses raisons, ne peuvent rester le soir (lieu de résidence éloigné, obligations personnelles ou familiales) et qui profitent quand même de D’Jazz, pendant leur pause méridienne.
À qui doit-on l’affiche du 37e D’jazz Nevers festival ?
Et puis, il y a le prix. S’il n’y a plus de concerts gratuits depuis longtemps au festival, ceux organisés en journée sont à des tarifs plus modiques : 5 euros à 12 h 15 (et 15 h le mercredi), 12 euros à 18 h 30. « Nous avons reçu l’an dernier une demande de réservations uniquement pour les concerts de journée, parce que la personne ne pouvait plus s’offrir les soirées », se souvient Roger Fontanel. « La baisse du pouvoir d’achat, ce n’est pas une vue de l’esprit. »
D’Jazz assure en tenir compte, en proposant justement cette programmation de mi-journée et fin d’après-midi, moins chère, mais qui offre chaque année son lot de très belles surprises.
Jean-Mathias Joly
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